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L’humanitaire : un petit geste pour les restaurateurs un grand don pour les enfants démunis

L’actualité récente vient de nous rappeler que la générosité est une valeur sure en France : record battu pour le Téléthon du week-end dernier avec 82 millions de promesses de dons et, mardi 2 décembre, l’appel des Restos du Cœur à la suite de l’incendie d’un entrepôt près de Lens a été entendu par les citoyens et les entreprises qui, en 24 heures, ont envoyé plus de 100 000 €, de quoi largement compenser les 90 tonnes de produits alimentaires partis en fumée.

Même en période de vaches maigres, les Français sont sensibles aux autres, conscients du fait qu’il y a forcément, quelque part, plus malheureux que soi. Il faut dire que les associations servent bien souvent de palliatif au manque d’engagement des gouvernements dans les domaines de la santé, l’éducation, ou l’alimentation. Mis à part Bill Gates et des stars très engagées, certaines entreprises ont également inscrit l’humanitaire dans leur champ d’activités. Des entreprises, grandes ou petites, mais jamais des secteurs économiques.

C’est une opportunité donnée aux professionnels de la restauration française pour y réfléchir. Non seulement, un « bon » engagement humanitaire exerce un effet positif sur l’image (et c’est un euphémisme de rappeler que le secteur a un lourd déficit sur ce point), mais il permet aussi d’éviter d’agir de façon isolée et de savoir avec précision à quoi les fonds vont être utilisés. Autrement dit, si un nombre important de restaurateurs apporte la contribution de son établissement à un projet alimentaire bien identifié dans un pays ou une région où les enfants ne mangent de la viande qu’une fois par mois (et encore), ils auront collectivement contribué au fait que la malnutrition sera, sinon éradiquée, du moins très atténuée à cet endroit.

L’ONG Restaurants Sans Frontières est engagée depuis plus de six ans dans ce sens : collecter des fonds pour financer des projets de construction et d’équipement de cantines scolaires, d’élevage ou de potager (donc des investissements durables) à destinations d’écoliers et d’enfants dans des régions très démunies. Un fois un projet réalisé, le premier avantage pour ces enfants est de pouvoir être mieux alimenté. Par ailleurs, il existe un bénéfice indirect insoupçonné qui est de favoriser l’éducation : une cantine qui sert un repas quotidien 1/ motive les enfants à se rendre à l’école et 2/ leur évite de devoir rentrer chez eux en fin de matinée ce qui leur permet d’étudier plus longtemps.

L’immense intérêt des actions relayées par un secteur économique est, bien entendu, leur effet multiplicateur basé sur un principe : de petites contributions avec beaucoup de participants. Prenons l’exemple d’une opération qui consiste à collecter 0,20€ par café vendu, imaginons que 10% des 24 000 points de vente dits de snacking en France y participent et faisons l’hypothèse que chaque établissement vende quotidiennement 50 cafés en moyenne. Mise en place pendant 2 semaines une telle opération permettrait de recueillir près de 300 000 Euros, de quoi construire un minimum de 25 cantines scolaires dans les régions les plus pauvres de la planète.

Affichette BADAO

C’est exactement ce type d’opération que vient de lancer Restaurants Sans Frontières auprès des restaurateurs avec pour objectif la création d’une cantine scolaire dans un orphelinat de Brazzaville en partenariat avec l’association créée et présidée par Yann Arthus-Bertrand. Et à laquelle vous êtes chaleureusement invités à participer. Le principe et les détails sont explicités dans Opération Badao.

Ce billet nous a sorti, non pas de l’actualité mais des analyses et autres  réflexions quotidiennes sur les chiffres de fréquentation, les ventes, les charges et la rentabilité ou les labels et autres titres… Ce doit être l’approche des fêtes de fin d’année qui veut ça, une période faste pour tous les restaurateurs qui devront nourrir et faire plaisir aux clients qui veulent se nourrir et se faire plaisir. Quand pour les plus démunis la question est juste de s’alimenter. Finalement, participer à une action humanitaire est un petit geste pour les restaurateurs et un grand don pour les enfants qui pourront en bénéficier.

 

Cet article a été publié 11 décembre 2014 sur snacking.fr

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